PAVILLON DE LA DANSE

Genève (Suisse)

  • GENÈVE (SUISSE)
  • RÉALISATION D’UN PAVILLON ÉPHÉMÈRE DÉDIÉ À LA DANSE CONTEMPORAINE
  • PLACE CHARLES STURM
  • SALLE DE SPECTACLE / LOGES / RÉSERVES
  • CONCOURS : 2013
  • EN ASSOCIATION AVECPhilippe Rizzoti Architecte
  • MAÎTRISE D’OUVRAGEVille de Genève
  • SURFACE1 080 M² SDP + Espaces Extérieurs
  • COÛT8 M€

Le paradigme « culture-nature » est l’une des bases du savoir occidental et l’essence même de l’art du jardin. C’est le culte de l’instant, la révélation du fugace, la conscience du temps qui passe dans une dynamique propre. L’émotion des saisons au rythme des représentations. La nature et son reflet comme contrepoint positif à l’urbanisation de Genève. Les jardins sont lieu du privilège, la délicatesse et la noblesse de la ville. A Genève, la nature accompagne les reliefs. Absence et nature sont choisies comme stratégie de décalage : Décalage indispensable tant il est difficile d’exister dans le collage urbain de Genève. Le quartier de la Place Charles Sturm en est une parfaite illustration.

Pour le Pavillon de la Danse de l’ADC, il faut un statut d’exception, une singularité en accord avec sa localisation privilégiée à l’abri des arbres centenaires. La mise en place de conditions d’épanouissement d’un territoire particulier. Ici, la contextualité est dans la différence, dans l’écart tout en cultivant l’absence, le doux reflet. Blind – architecture / architecture absente ou absence d’architecture. Dans un monde plein de tendances, de mouvements, de discours et de polysensibilité, le Pavillon de la Danse de l’ADC voudrait marquer une atmosphère de calme et de monoperception. De temps à autre nous sommes à la recherche de calme quasi fœtal, coupé du reste du monde. Un état où la tactilité règne où le visuel est réduit à la lumière, où le sonore est remarqué comme un bruit lointain, où l’odorat et le goût sont contrôlés et localisés. Au futur incertain, on ne peut répondre que par la force positive de l’incertitude : le mystère. Le mystère qui n’est jamais loin de la séduction, de l’attractivité. Sa construction préfabriquée glorifie les mouvements et la danse tout en restant à disposition d’un prochain lieu.

Le Pavillon de la Danse de l’ADC n’essaie pas de se cacher, il filtre, il nous épargne les détails, nous protège, tamise dans parcours initiatique de nos sens. Une précision du flou et ses scintillements éternels. Ce simple volume longiligne laissant deviner une intériorité, un parallélépipède mystérieux, changeant selon les lumières de la nuit et du jour. Le jour la salle s’ouvrira vers l’extérieur pour rester un lieu de vie et d’échange. La nuit ce volume deviendra lieu d’effets, de couleurs, de lumières, d’expressions d’une vie intérieure culturelle intense.

L’intérieur est un monde en soi, complexe, diversifié, c’est l’univers des danseurs et des mises en scène Un patio/jardin accompagne la grande salle, envahie un temps par les spectateurs ou par les danseurs eux-mêmes. C’est un monde de contrastes, de surprises, un parcours spatial, un paysage intérieur. Le monde des artistes se mêle à celui des visiteurs. L’abstraction est envahie par la figuration. Le permanent est complété par l’éphémère. Les façades sont des filtres légers entre polycarbonate et grands rideaux de métal doré laissant voir le jardin de la Place Charles Sturm et la ville au lointain ou inversement la salle et son spectacle. L’architecture se met à émouvoir et savourer les plaisirs de la danse…la poésie est à son comble.